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Saint-Augustin, Wlid el bled

« Saint-Augustin, Wlid el Bled (Fils du pays), et nommé docteur de l’amour ».

 

 

C’est ainsi que le père Desfarges, évêque de Constantine, a rendu hommage hier à Saint-Augustin, philosophe des IVe et Ve siècles. Saint-Augustin est né en Algérie, il y a vécu, et est devenu l’évêque d’Hippone (aujourd’hui, Annaba). Il est reconnu comme saint et comme docteur de l’Eglise au XIIIe siècle.

En 1881, lorsque les Français décident de construire une basilique sur le sol algérien, dans la ville d’Annaba (qui s’appelait à l’époque française, Bône), ils la baptisent Basilique Saint-Augustin.

Cette basilique a été inaugurée hier, après 3 ans de travaux de rénovation.

 

 

 

L’inauguration d’un monument chrétien dans un pays où l’Islam est religion d’état est un moment surprenant.
Tout commence par un sacré bazar, le matin, au pied de la colline. Les invités sont nombreux, les personnes chargées de l’organisation dépassées: il n’y a pas assez de badge pour tout le monde. Sans badge, interdiction de monter dans les navettes. Les policiers ont reçus des instructions. Le président du Sénat est là pour représenter le Président de la République. Alors, faudrait pas déconner.

 

 

 

La basilique a été embellie, les invités, eux, sont sur leur 31.

 

 

Arrivés au sommet de la colline, la basilique est déjà plein de monde. Ambassadeurs, dignitaires de l’Eglise d’Algérie, représentants politiques locaux, membres de la paroisse, curieux, imams de la ville… Il y a même une dame aux cheveux blancs qui m’a raconté qu’elle était née à Guelma et qu’elle venait, petite, à la messe ici, avant de quitter l’Algérie avec ses parents à l’indépendance du pays.

 

 

 

 

 

 

 

Les discours de remerciements se multiplient. Les travaux de rénovations ont été financés par des fonds publics algériens mais aussi des fonds public et privés étrangers. L’anecdote de la journée est que Benoit XVI a fait un don pour la réhabilitation.

 

La première partie de la cérémonie se termine, on peut alors se lever et découvrir l’intérieur de la basilique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Autour du père Ambroise, recteur de la basilique, les paroissiens aident de leur mieux. Ces paroissiens sont principalement des jeunes étudiants venus d’Afrique Subsahariennes, comme dans la quasi-totalité des paroisses chrétiennes du pays. Yasmine (à gauche) et Mireille (à droite) sont originaires de Côte d’Ivoire. Elles viennent de temps en temps pour les offices. Elles sont enchantées du résultat des travaux et me répondent « Ca fait plaisir! » (expression très algérienne).

 

 

 

 

 

Bref, moi aussi, ça m’a fait plaisir, de voir des imams dans une mosquée, d’entendre l’appel à la prière alors que j’étais devant les vitraux, d’entendre des voeux de paix en français, en arabe ou en italien. La vie, c’est bien plus sympa quand c’est diversifié !

 

 

PS: La basilique, vous l’avez vue, si vous voulez l’entendre, c’est par ici.

 

 

 

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Auteur·e

leilaberatto

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