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Algérie : Le chef des services secrets mis à la retraite

La présidence de la République a annoncé ce dimanche la mise en retraite du général Mohamed Médiène, connu sous le nom de «Toufik». Cet homme est l’un des plus puissants du pays. Il était le chef des services de renseignement (le DRS) depuis 25 ans.

Le général Toufik, à droite.

(Le général Mohamed Médiène, dit Toufik, à droite)

En Algérie, le «pouvoir» (comprendre, ceux qui dirigent effectivement le pays) est un consensus permanent, un équilibre entre la Présidence de la République, l’aile civile, et le DRS, l’aile militaire. Aujourd’hui, des analystes estiment que le pouvoir bicépal serait devenu tricéphal : le consensus se fait désormais entre le Président Bouteflika (civil), le chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah (militaire), et le chef du DRS, Mohamed Médiène (militaire).

On sait très peu de choses sur «l’homme au cigare». Il apparait rarement en public et refuse de se faire prendre en photo. Il n’existe que quelques images de lui, anciennes.

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(Ici, à gauche, face à Larbi Belkheir, ancien chef de cabinet de la Présidence)

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URSS
Né en 1939, Mohamed Médiène est recruté en 1961 par le Malg (Ministère de l’Armement et des Liaisons Générales), le service de renseignement de l’Armée de libération nationale (ALN), qui combat pour l’indépendance de l’Algérie. A cette époque, avec d’autres agents, Mohamed Médiène est envoyé en URSS pour être formé par le KGB.

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Sécurité militaire
L’Algérie indépendante nait en partie grâce à ce puissant service secret. En 1962, le Malg devient la «Sécurité militaire». Cette sécurité militaire, dirigée par le colonel Boumédiène, devient un organe pour identifier et neutraliser tout opposant. C’est en s’appuyant sur ce service, que Boumédiène organise le coup d’état de 1965 et prend le pouvoir. Dès lors, Kasdi Merbah, ancien chef du Malg, prend les rênes du renseignement.

Police politique
En 1990, Mohamed Médiène est nommé à la tête de ce service, qui devient le département du renseignement et de la sécurité (DRS). Alors que le pays fait face à des manifestations populaire, un vote contestataire en 1991 puis à la guerre civile, Mohamed Médiène élargit les prérogatives du DRS et prend le contrôle la sécurité intérieure et du renseignement extérieur. C’est le DRS qui organise la lutte contre les islamistes armés. Les services secrets se transforment en police politique et reste l’armature du régime algérien.

L’homme du DRS parti, est-ce la fin du règne des Services secrets? Non, estime mon confrère Adlène Meddi. Pour lui, «les services secrets algériens ne meurent jamais».

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Auteur·e

leilaberatto

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